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Présentation

 

L’Antékitsch est un  film de fiction qui vise à croiser trois interrogations : qu’est-ce qu’aimer ? Qu’est-ce que la création artistique ? Qu’est-ce que grandir ? Ensemble de questions que le film résume en une seule : comment faire de sa vie une Å“uvre d’art ?

 

Notre film n'a évidemment pas la prétention d'apporter une réponse positive à ces questions, bien trop sérieuses pour lui. Le film ne réfléchit pas. Où plutot si, mais il réfléchit à la façon d'un miroir : il joue avec la lumière, avec les éclats de la Culture. Il fait de l'art et de la philosophie un décor. Il ne pense pas, mais fait de la pensée un lieu, son lieu. Une sorte de vieux temple austère qu'il transforme en terrain de jeu. C'est comme cela que je l'ai pensé : L'Antékitsch, est un jeu. Des enfants qui s'amusent et qui dansent dans le vénérable temple de la pensée.

 

L’Antékitsch débute comme un conte : suite à un naufrage dans la rade de Marseille, deux adolescents sont repêchés vivants mais revenus à l'état d'enfants.

Le film mène l'enqête, à travers des fragments de la vie de ces deux adolescents "nés une seconde fois". Comment donner du sens à cette étrange régression? L'enquête démèle les fils de plusieurs récits croisés, parfois documentaires, d'autres fois oniriques, qui, peu à peu, détissent les certitudes qui nous habillent.

 

On pourrait voir l'Antékitsch comme une mosaïque où se mèlent les rêves imaginaires et les blessures bien réelles, les discours savants et la banalité du quotidien.  En somme, s'y joue le jeu, tout en tension, entre le concept et l'image, comme la recherche d'un équilibre poétique.

 

Plus concrètement, notre film dessine les trajectoires d’adolescents en devenir, rêvant d’émancipations, mais sans cesse rattrapés par des pesanteurs, sociales comme psychologiques, qui promettent de les dissoudre dans le kitsch d’une vie promise à une routine indépassable.

Pour réouvrir les horizons, notre film ne propose pas de leçon de morale. Il espère offrir sa poésie comme un recours, comme un chemin initiatique, qui, loin de nous emporter vers un monde imaginaire, fait voeux de nous donner la force d’affronter les cruautés du monde réel. L’art comme ultime recours pour ne pas périr de la Vérité, ou pour le dire autrement, s’armer de poésie pour vaincre le nihilisme.

 

Conditions de réalisation

 

Plus encore que par son thème, ce sont ses conditions de réalisation qui font de l'Antékitsch un projet rare. Il est né hors de tout cadre institutionnel, sans l'aide de professionnels ni de subventions. C’est un projet spontané, réalisé par deux enseignants sur leur temps libre. Les acteurs sont les enfants volontaires du quartier Malpassé, c’est-à-dire nos élèves, anciens élèves et autres enfants motivés. Ensemble, nous avons décidé de produire notre "oeuvre". Quelque chose qui dépasserait, transcenderait, les limites de ce que nous croyions possible de faire. Une réalisation "pour de vrai", dans un cadre où il n'y aurait plus des élèves mais des enfants, plus de programme mais une volonté farouche de "faire ensemble".

Des adultes auraient ricané devant l'ambition naïve de deux néophytes qui veulent faire un long métrage, sans moyen ni compétence. Nous n'avons pas écouté les bons conseils de ceux qui voulaient nous décourager. Je n'ai d'oreilles que pour ceux qui croient à l'audace de leur imagination. Les enfants, eux, ont adhéré spontanément au projet. Leur enthousiasme a galvanisé notre engagement. Nous avons fait notre possible pour ne pas décevoir le rêve que nous avions initié.

 

Le pari était peut-être audacieux, mais nous l'avons relevé seuls. Nous avions déjà un peu d'expérience (voir l'onglet "notre histoire" pour davantage de détails et de précisions)

Nous nous sommes retrouvés tous les mercredis après midi ainsi que pendant les vacances scolaires. L'Education Nationale n'ayant pas de moyens, j'ai brisé ma tirelire, j'ai acheté une caméra, micro, perche, filtre, cartes mémoires, batteries, torches, lampes, réflecteurs, stabilisateur, disques durs, costumes etc.... Pendant que mon collègue formait les élèves au jeu d'acteur, j'écrivais le scénario, et j'apprenais les rudiments de tous les postes techniques que j'allais devoir occuper simultanément.....

 

Fort de cette addition de bonne volonté, nous avons débuté l'aventure. Des mois de tournage, les mercredis après les cours, pendant les vacances, pendant les jours fériés, certains samedis .... Des sorties, sous notre entière responsabilité, dans les calanques, sur les îles du Frioul, au fond d'une grotte, sur un bateau, au centre Vasarely, au zoo, ou encore dans le collège déserté. Des moments de partage rares et précieux.

Même si notre statut de professeur s'était nécessairement transformé (responsabilité accrue mais rapport différent avec les enfants) , la dimension pédagogique est restée au coeur du projet. Je mesure aujourd'hui, l'immense privilège d'avoir vécu cette aventure. Un privilège qui a tout de même porté un coup (ou "coût") très sérieux à mes économies.

 

Quelques mois plus tard, ma petite cohorte de disques durs, atteignaient la satiété d'ogres repus ...   Qui étaient pour moi la promesse de belles insomnies ! Un peu plus d'une centaine d'heures de "rushes" attendaient d'être sélectionnés, découpés, assemblés, redécoupés, re-assemblés, ajustés... Une tâche passionnante (et désocialisante, surtout pour un débutant amateur parfaitement incompétent comme moi) ...

 

Après quoi, Guillaume Forget, informaticien de profession, mais artiste dans l'âme, nous a offert avec beaucoup de générosité le concours de son talent. Il a composé l'intégralité de la musique du

film, musique qu'il a pensé moins comme un accompagnement

illustratif que comme une traduction minutieuse en langage musical

de l'âme du film. L'Antékitsch est peut-être d'abord cela : un film

musical, une archéologie poétique de nos sentiments. Puisse ses

images comme sa musique faire danser quelque chose de profond en

vous, puisse-t-il entrer un jour en résonnance avec votre âme... 

 

S'il vous plaît, aidez nous à le diffuser !

 

 

 

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